Salut,

J’imagine que vous connaissez le chemin de Compostelle, ce fameux réseau d’itinéraires de pèlerinage qui convergent tous vers la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne. J’aimerais un jour en parcourir un bout, un itinéraire court mais suffisant pour vivre l’expérience. Cette envie a pris plus de place après avoir regardé le film The Way de Martin Sheen.

Peut-être vous demandez-vous pourquoi je parle du chemin de Compostelle alors que je suis en Angleterre, un endroit plutôt paisible où l’on n’a pas besoin de marcher des heures pour arriver quelque part. En effet, je n’ai pas à marcher 40 km par jour, ni à dormir sous une tente ou dans un dortoir avec des inconnus qui n’ont pas touché à un déodorant depuis plusieurs jours.

J’aimerais pourtant prendre un extrait de ce film pour vous parler de quelque chose qui m’a traversé l’esprit cette semaine. Dans le film, Tom, un ophtalmologiste qui fait le chemin en hommage à son fils, rencontre plusieurs personnes. Des gens qu’il n’aurait jamais croisés s’il était resté dans le confort de sa maison. Chacun a son histoire, ses joies et ses peines. Dans le film, je ne me souviens plus quel personnage commence son pèlerinage avec plusieurs sacs. Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle se déchargeait de ses bagages. À la fin, une fois arrivée à Compostelle, elle a compris que pour avancer sur son chemin, elle n’avait besoin que de l’essentiel. Et c’est quoi, l’essentiel?

J’ai passé une semaine plutôt tranquille (Alléluia, Alléluia!!). J’ai rencontré de nouvelles personnes, j’avance dans mes répertoires, je fais du sport et je sors (toujours sans alcool). Je me suis posé la question de savoir comment sera mon retour en Suisse. J’adore la Suisse, mais j’aurais aimé rester encore un an ou deux ici. Malheureusement, je ne peux pas! J’ai mon boulot et trois concerts prévus pour la fin de l’année.

J’ai rencontré beaucoup de Brésiliens cette semaine. Il y a une grande communauté ici, en plus des touristes, c’est assez impressionnant! J’ai une relation spéciale avec le Brésil. Quand je suis arrivée en Suisse, je me suis complètement immergée dans la culture suisse et européenne. Je n’avais que quelques amis brésiliens, comme Julia et Consuelo. Ce n’était pas un choix facile, mais je savais que c’était nécessaire pour apprendre le français. En plus, je parlais portugais à la maison avec Carol, mon ex-femme, également brésilienne. Pendant des années, mon cercle d’amis, en plus d’être très petit, était majoritairement suisse. C’est il y a trois ans, quand je suis allée à une jam à l’association SUBLIME, que je me suis ouverte à la rencontre de mon peuple ici en Europe.

Dans la musique, mes influences sont très éclectiques. La musique brésilienne a une place importante dans ma vie. De la samba au forró, le groove et l’énergie brésilienne sont sans aucun doute ma base musicale. Un de mes objectifs ici est d’enregistrer mes quatres chansons en anglais. Il y a des gens qui achètent des trousseaux de clés comme souvenir; moi, j’ai fait un EP! J’ai planifié mes trois mois en trois étapes, en plus de la formation à l’école:

  • 1er mois: Network (trouver des musiciens, un producteur, un photographe, etc.)
  • 2e mois: Répétitions
  • 3e mois: Enregistrement

Est-ce un peu fou? Oui, mais les chansons sont prêtes. On doit travailler sur les arrangements, et ça, avec de bons musiciens, ça se fait. Nous sommes au deuxième mois et j’ai un groupe, check ✔️. Cette semaine, j’ai rencontré mon batteur, un Brésilien bavard avec l’énergie du Brésil. On a joué deux chansons ensemble et ça a été un match!

Le même soir, j’ai aussi rencontré une fille qui s’appelle Carol, Carol RIO. C’est une femme très belle, avec une présence forte et un caractère bien trempé. Le genre de personne que soit on aime, soit on déteste. Je suis plutôt dans l’équipe de ceux qui l’aiment ❤️. Carol est chanteuse et percussionniste. Sans vraiment me connaître car on avait juste échangé quelques mots, elle m’a invitée à une roda de samba dimanche passé. Une roda de samba est une réunion informelle et festive où des musiciens et des amateurs de samba se rassemblent en cercle pour jouer, chanter et danser. En plus de m’inviter, elle m’a aussi présentée à tout le monde. C’était une soirée très, très cool.

Ce retour à ma culture m’a enrichie. J’aime mon pays et mon peuple, sa diversité, son histoire me fascine. J’ai reçu des invitations pour participer à d’autres rodas de samba samedi et dimanche. Dimanche sera une aventure, car on va essayer de mélanger les chansons en anglais avec le style samba.

Je me suis posée la question de savoir quelle identité musicale je veux avoir. Une artiste soul, jazz, samba, reggae? Pourquoi pas? Je suis métisse, je suis noire, je suis blanche, je suis du jazz, je suis la samba. La musique m’accompagne comme une amie, elle m’amène à des endroits non par hasard. Mon identité n’est pas figée à un seul style, et je suis ici aussi pour explorer toutes ces opportunités.

Le défi maintenant sera de synchroniser les agendas du groupe. Cette semaine, je vais travailler en deux parties: mercredi matin avec le pianiste Max Medalye et le batteur Edson Gondim, et samedi après-midi avec le guitariste Dima Bashaev et le bassiste Klaus Stahr. Carol va potentiellement faire partie du projet en tant que percussionniste. ❤️

Je suis très contente de la façon dont les choses se passent. La cagnotte est toujours en ligne, nous sommes à un montant de 1100 CHF. Malheureusement, les amis brésiliens ne se sont pas investis dans mon projet. Actuellement, 97 % des donateurs sont étrangers. C’est étrange, n’est-ce pas? Mais c’est ok. Ici, l’essentiel n’est pas l’argent.

Merci à tout le monde qui m’envoie des messages. J’adore vous lire! Belle semaine à vous et à la semaine prochaine. Je suis déjà en train de préparer les cartes postales à toutes les personnes qu’ont participé à la cagnotte. Bientôt vous allez recevoir un mail avec plus d’informations.

Avec amour,

Camila Carvalho

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Tous les articles de Camila

Durant ses 3 mois de voyage, Camila tiendra un blog pour l’association Sublime, où elle racontera tous les détails de cette aventure. Ses cours, ses concerts dans les rues de Londres, les rencontres et les galères d’une jeune artiste indépendante. Découvrez tous les articles ici !

Participer à la cagnote

Camila a entièrement financé son voyage ainsi que les frais d’inscription à l’école PointBlank. Cependant, elle doit également s’acheter une nouvelle guitarre ainsi que ses accessoires. Aidez-la à réaliser ce projet ! Vous pouvez faire un don à partir de 25 chf. Merci !