Hello,

J’espère que vous allez bien et que vous profitez pleinement de l’été ! J’ai entendu dire qu’en Suisse, il n’y a plus vraiment d’été. Est-ce que c’est vrai ? Racontez-moi un peu comment vous vivez cette saison. Vous pouvez m’envoyer un message via le blog, ça me ferait très plaisir d’avoir de vos nouvelles.

Avant de vous raconter ma semaine, je voulais vous donner des nouvelles de ma campagne. Je suis tellement heureuse que nous ayons atteint 1025.- ! Je vous remercie infiniment pour votre soutien, mais nous ne sommes pas encore au bout du chemin, l’objectif étant de 2000.-. La cagnotte est toujours en ligne. Si vous souhaitez participer à cette aventure avec moi, vous pouvez toujours faire un don.

Cette semaine, je suis allée visiter les magasins de guitares dont je vous parlais la semaine dernière. J’ai eu un coup de cœur pour une guitare de la marque Martin. Je crois que je vais l’acheter, elle coûte 700.-. Si nous atteignons les 2000.-, je pourrai aussi acheter le reste du matériel pour l’accompagner. Toutes les informations sont sur la page de la cagnotte :

https://lesublime.ch/produit/soutenir-camila-carvalho/

Et voilà, c’est la troisième semaine. C’est fou, je suis déjà à Londres depuis presque un mois ! Je résumerais cette semaine par : prise de conscience. Vous comprendrez pourquoi en lisant la suite.

Lundi soir, je suis allée dans un bar qu’Amy Winehouse a fréquenté, The Dublin Castle. Pour celleux qui ne le sauraient pas, Amy Winehouse est mon idole numéro 1. La première fois que j’ai mis les pieds en Europe, en 2014, c’était pour une escale de 8 heures à Londres destination Malta. Pour moi, c’était une évidence : j’allais visiter Camden Town, son quartier de cœur. C’est exactement ce que j’ai fait. Sa voix, sa musique, sa sensibilité, sa folie, sa liberté… tout en elle me touche profondément. Écouter Amy Winehouse, c’est un véritable voyage dans le temps et l’espace.

J’y suis allée avec un Brésilien qui venait d’arriver à l’AirBnb. Le but était aussi de découvrir les open mics du lundi soir. Malheureusement, la liste d’artistes était immense et je n’ai pas pu monter sur scène. On m’a conseillé d’arriver dès l’ouverture pour m’inscrire. J’y retourne aujourd’hui, lundi 4, et je vous raconterai tout la semaine prochaine ! C’était vraiment une soirée géniale, j’ai rencontré des gens, des Anglais et un Brésilien de Rio avec sa copine.

Le seul souci, c’est le lendemain. C’est souvent le cas lors de ces soirées, c’est un peu dur de suivre mon programme sportif. Mon objectif est de courir une heure tous les jours, sauf le samedi matin où j’ai mon cours de chant. Cette semaine, j’ai tenu le rythme tous les jours, sauf le jeudi. Mieux encore, j’ai gagné une médaille dimanche sans être inscrite à une course ! Cayo, le Brésilien qui est devenu un ami et moi, nous sommes incrustés par hasard dans une course, « RunThough ». Sur les 10 km, nous en avons fait 5 jusqu’à la ligne d’arrivée comme si de rien n’était. Nous avons récupéré une médaille, de l’eau, des biscuits, une bière sans alcool et on a même failli se faire masser gratuitement (mais la file était trop longue !). On a bien ri de cette histoire !

Cette semaine, j’ai aussi eu la visite de Raphaël, mon ami et partenaire de musique. Son voyage a été pour le moins… mouvementé ! Il devait arriver mardi. J’avoue que son arrivée a bouleversé mon organisation, mais c’est mon ami, il ne pouvait pas changer la date. Je crois fermement en la théorie de la synchronicité (pour ceux que ça intéresse, Jung a développé cette théorie auprès de ses patientes et patients).

Le mardi soir, Raphaël n’a pas pu voyager car il avait oublié son passeport, n’ayant pris que sa carte d’identité suisse. Il avait oublié que l’Angleterre ne faisait pas partie de l’espace Schengen. Il a donc racheté un billet pour le lendemain, à la même heure. Le lendemain, il a bien décollé de Genève mais, en arrivant sur le territoire aérien anglais, il n’a pas pu atterrir car les frontières aériennes avaient été fermées. Il a donc dû retourner à Genève. Un nouveau vol pour le lendemain a été réservé. À ce stade, je me suis dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée qu’il vienne… Mais il m’a dit qu’il allait essayer une dernière fois.

Le mercredi, je devais passer la soirée avec Raphaël. Comme il n’était pas là, je suis allée avec Cayo et d’autres amis à Soho pour boire un verre. Un verre, deux verres… puis on a changé de bar. Encore un verre, deux verres… un autre bar. À 1h20 du matin, j’ai écrit à Cayo que je voulais rentrer. Deux minutes plus tard, je cherche mon téléphone… et il a disparu. Mon monde s’est effondré. Un mélange de colère, de tristesse, de déception, de culpabilité…

Nous sommes rentrés. Le lendemain, j’étais incapable de faire mon sport. Cayo m’a conseillé de ne parler de la perte du téléphone à personne. J’avais un rendez-vous pour un appartement à Camden Town à midi, et Cayo m’a accompagnée, me servant de GPS. C’est difficile de vous expliquer mon ressenti, mais c’était une tristesse très, très, très profonde. Ce n’était pas lié au téléphone en soi, mais à la personne que j’étais à ce moment-là. Un sentiment horrible! Je dois ici remercier Cayo pour sa présence et son soutien exceptionnel en ce moment.

De retour à la maison, j’ai essayé de localiser mon téléphone. La localisation indiquait qu’il se trouvait encore dans le périmètre du bar. J’ai demandé à Cayo de m’y accompagner. Sur le chemin, j’ai prié tous les dieux, saints, déesses et anges pour qu’ils m’aident à le retrouver. J’ai promis que je ne boirais plus d’alcool jusqu’à la fin de mon séjour. J’ai compris que l’alcool, moi et Londres, ce n’est pas une bonne combinaison, un trisal sans plaisir. Ce n’est pas une question de limite ou d’alcoolisme, c’est simplement que je ne peux pas boire ici.

Quand nous sommes arrivés au bar, il était là ! Pour moi, c’était un cadeau de la vie. La preuve que je ne suis pas seule dans ce monde mystérieux. Au même moment, Raphaël atterrissait enfin sur le sol anglais. J’avais besoin de la présence d’un ami. C’était la synchronicité parfaite entre la persévérance et la prise de conscience. Et voilà, depuis jeudi, je ne bois plus d’alcool. Et ça ne m’empêche absolument pas de profiter des soirées et de rencontrer des gens !

Côté musique, j’ai joué avec un collègue de classe vendredi. Nous avons loué un studio à l’école pour l’après-midi. Il y avait tout sur place : guitare, basse, batterie, piano… L’acoustique était excellente. Nous avons travaillé mes compositions. C’est toujours très enrichissant de voir mes chansons prendre forme entre les mains de quelqu’un d’autre, ou d’entendre quelqu’un les chanter. Raphaël fait souvent ça. Parfois, je l’entend chanter « Break the Rules » ou « My Lover Disorder », et c’est trop chou !

Les cours de cette semaine étaient intenses. Nous avons beaucoup travaillé les exercices vocaux, la théorie musicale, et j’ai présenté la chanson « My Favorite Things ». Je galère encore avec l’anglais, parfois je ne capte pas tout, mais je m’appuie sur le contexte. C’est comme ça, et c’est OK. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi un cours pas trop exigeant.

Je commence vraiment à aimer Londres. J’ai fait des rencontres avec des connexions très intéressantes qui explorent des endroits que je ne connaissais pas en moi, mais qui sont à sa juste place dans mon processus ici et maintenant. Londres me montre l’être humain dans sa beauté la plus magnifique et la plus misérable. Humaniste fidèle que je suis, j’adore ça!

Au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine.

Avec amour,

Camila